« Julien Legrand, le couteau suisse du REC » – Ouest France
©️ Christian Peoc’h
L’habituel libero, 23 ans, a été aligné comme attaquant-réceptionneur samedi dernier. Pour son plus grand bonheur.
Depuis le début de la saison, le REC se présente rarement avec son six type, en raison de pépins physiques rencontrés par plusieurs joueurs. Un baptême du feu difficile pour le nouveau coach, Olivier Bouvet, qui dirige pour la première fois une équipe professionnelle. Samedi dernier contre Royan (1-3), il a encore dû pallier les absences de ses deux centraux titulaires, le capitaine Philippe Tuitoga et Clément Castelnau, blessés. Une fois de plus, il a donc été dans l’obligation de réorganiser son groupe, avec deux changements majeurs : le pointu Daulton Sinoski au centre, et le libero Julien Legrand comme réceptionneur-attaquant. « Il avait d’autres solutions que de me mettre à ce poste, expose ce dernier. Mais dans sa tête, ce nouveau système allait surprendre nos adversaires, et ça a plutôt bien marché, même si on n’a pas gagné. » En même temps, passer de libero à réceptionneur-attaquant n’était pas une véritable découverte pour le Nordiste d’origine. « Avant d’arriver à Tourcoing où j’ai joué pendant deux ans, puis au REC où j’attaque ma 3e année, j’avais évolué dans ce secteur, que ce soit en N2 ou en élite masculine. Mais, au bout de cinq ans sans attaquer, il n’était pas évident de retrouver ses marques. Olivier m’attendait plus sur un rôle de serveur car il sait que j’aime beaucoup ça, c’est mon secteur préféré au volley. C’est un peu bizarre de dire cela alors que je suis libero, mais je fais des services à l’entraînement de temps en temps. Je dispose d’un beau panel dans cet exercice, j’avais carte blanche. »
« J’ai bien progressé » Et en attaque, malgré son déficit en taille (1,85 m), il a également montré qu’il n’avait rien perdu de ses aptitudes. « Physiquement, je m’attendais à ce que ça soit dur, c’est sûr. Tout le monde savait que j’allais avoir des ballons, et pour bien les négocier, il fallait que je joue intelligemment, plutôt en finesse qu’en force face au block adverse. Avec ma patte gauche, j’ai réussi à faire dix points. Dans l’ensemble, je suis satisfait de ma prestation.» Julien Legrand, 23 ans, assume ce rôle de couteau suisse, mais il sait que ce remplacement ne peut durer éternellement. S’il peut envisager d’être encore présent comme R4 face à France Avenir et à Martigues, il devrait récupérer son rôle de libero ensuite en fonction du rétablissement rapide, ou non, de Tuitoga et Castelnau. Presque à contrecœur. « On m’a cantonné là-dessus car je savais que je ne pouvais pas aller vers le très haut niveau ailleurs. Étant donné que c’était mon rêve d’être pro, j’ai accepté ça difficilement. Je n’éprouve pas énormément de plaisir à être uniquement défensif, c’est très dur. Malgré tout, je suis content de mon évolution depuis trois ans à Rennes, j’ai bien progressé.»
Ouest France